NEGRO. UN FOU D’AFRIQUE.

0 Comments

Tags:
  • Other

    NEGRO. UN FOU D’AFRIQUE.





    Négro. Un fou.
    Court, costaud, et bien noir.
    Dégageant une vieille odeur,
    Insupportable, âpre.
    La cinquantaine révolue


    Une chemise à la main
    Pleine de papiers, sales.
    Vêtue d’une veste noire et
    D’un pantalon usé,
    Traînant des sandales soudées.


    Négro. Un fou .
    Dans les yeux il me fixait.
    Les siens ressortis, brillants.
    Il me causait de la vie,
    Et des meubles de la vie.


    Sans aucune peur ni frisson,
    L’ayant déjà vu le faire
    A bien d’autres avant moi,
    Je jouissais du privilège
    De causer avec un fou.


    D’abord il me demandait
    Si je sais qu’il n’y à pas
    De vils fantômes ? Je disais…
    Non. Il secouait la tête, riait,
    Comme se moquant de moi.


    Négro reprenait alors :
    Nous tous allons vers
    Une certaine facilité ;
    Mais chacun a sûrement
    Sa place quelque part.



    Négro me dit, jeune- homme,
    Et d’un air très sérieux :
    L’escargot ne mange pas
    Collé en un seul endroit.
    Sa main fouillant ses cheveux.









    A la recherche d’un poux ;
    Il me dit que la chèvre,
    Broutant où on l’attacha,
    Au même endroit le serpent
    Faisant sa chasse ,l’y mordra.



    Négro, souvent capable
    D’un très long et lourd silence
    Pouvait pour autant rire.
    Inoffensif quand il veut,
    Devenait parfois très taquin.


    Il confirmait qu’un serpent
    Dans une marmite, bouillant,
    Mais faisant encore des pets,
    Serait encore bien vivant.
    Se vantant le plus beau fou.


    Négro ,sans repos lançait,
    Qu’un riche ,lorsqu’il ne partage,
    Est pauvre. Car qui partage,
    Mon fils, garde en lieu sûr.
    Grimaçant comme un clown.


    M’étouffant ; il déclarait
    Que toute expérience est
    Quelle qu’elle soit un sacrifice.
    Même de la femme il parlait :
    « Fils, plaisir dépasse beauté. »


    Sans relâche, il continuait,
    Me contant l’histoire drôle
    Du bâton de manioc et
    De son frère le « mignon do »
    Le bâton dit sagement :


    Tu es certes chaque jour dans
    De grandes fêtes ,mais n’oublie
    Pas que nous sommes tous faits
    A base du manioc pourri…
    Je n’avais aucun espace.


    Petit, me confirmait- il :
    Qu’un blanchissement, qu’importe,
    Reste avec son jugement.
    La conscience, plus douloureuse.
    Ca vient de l’école des fous.






    Il me parlait de ses choses :
    L’école des vrais blancs ;
    Le vrai mensonge des Blancs ;
    La Bible et la croyance.
    N’ajoute point d’eau à la mer.

    M’étouffant ; il déclarait
    Que toute expérience est
    Quelle qu’elle soit un sacrifice.
    Même de la femme il parlait :
    « Fils, plaisir dépasse beauté. »



    Et lorsqu’ enfin il affirmait
    Qu’un coq ne peut mourir sans
    S’agiter, alors je riais…
    Il enchaîna brusquement,
    M’indexant de ses doigts sales,


    Vomissant toute son haleine
    Dans mes narines toutes ouvertes ;
    M’éclaboussant du reste
    De cola de sa belle bouche.
    Il rait de plus en plus.


    Poem Comments

    (0)

    Please login or register

    You must be logged in or register a new account in order to
    leave comments/feedback and rate this poem.

    Login or Register

    The true philosopher and the true poet are one, and a beauty, which is truth, and a truth, which is beauty, is the aim of both.

    Ralph Waldo Emerson, American Poet (1803-1882)

    Omega’s Poems (7)

    Title Comments
    Title Comments
    SPRING OF THE RAINBOW 2
    My Lovely Daughter 1
    THE MOON 1
    RAINBOW GENERATION 1
    PRETTY GIRL 1
    My God-Mother 0
    NEGRO. UN FOU D’AFRIQUE. 0